Le monde professionnel évolue à une vitesse sans précédent et les dirigeant·e·s subissent une pression croissante pour s’adapter à ce nouvel environnement. Deux études récentes — l’une de l’Association for Talent Development (ATD) et l’autre de meQuilibrium (meQ) — mettent en lumière deux défis majeurs : d’une part, un manque persistant de compétences managériales et, d’autre part, l’émergence d’un « crash des managers ». Ensemble, ces conclusions soulignent l’urgence pour les organisations d’investir dans des stratégies permettant aux leaders de réussir dans des contextes complexes et exigeants.
Communication et confiance : les piliers du leadership
D’après le rapport de l’ATD, intitulé Leadership Skills: Unlocking Your Abilities to Face Tomorrow’s Challenges, la communication est la compétence la plus cruciale pour tout leader. Elle soutient la capacité à instaurer la confiance, à offrir un feedback constructif et à motiver les équipes. Pourtant, de nombreuses entreprises font face à des lacunes importantes dans ces domaines, ce qui reflète un sous-investissement global dans le développement du leadership.
Le rapport souligne également que les programmes de formation destinés aux dirigeant·e·s sont jugés prioritaires, du fait de leur impact sur la performance et l’engagement. Néanmoins, malgré l’importance capitale des compétences comportementales (empathie, écoute active, résolution de problèmes), une forte proportion de professionnel·le·s de la formation estime que les approches actuelles ne sont pas à la hauteur.
Par ailleurs, la formation au leadership coûte souvent plus cher que la formation générale des employé·e·s. Et, comme les budgets n’augmenteront probablement pas, les organisations doivent trouver des solutions novatrices pour combler ces manques.
L’ombre du « crash des managers »
En parallèle, meQuilibrium (meQ) prévoit qu’un « crash des managers » pourrait se produire d’ici 2025 : les cadres, soumis à des niveaux de stress et de responsabilité sans précédent, risquent l’épuisement et la chute des performances.
Les managers sont pourtant au cœur de la réussite d’une organisation : leur bien-être influe directement sur la motivation, la rétention des équipes et la productivité. Cependant, comme le démontre l’étude de meQ, les managers se sentent souvent moins soutenus que leurs équipes, ce qui crée un déséquilibre inquiétant. Cette crise est d’autant plus aggravée par l’accélération constante du changement au sein des entreprises.
Ainsi, il est vivement recommandé aux organisations de miser sur la « préparation au changement » en permettant tant aux leaders qu’aux employé·e·s de s’adapter aux innovations technologiques, aux évolutions de postes et à diverses difficultés imprévues. Sans un accompagnement adéquat, l’anxiété qui en découle risque de fragiliser la résilience de chacun·e et celle de l’entreprise.
Le coaching pour répondre aux défis du leadership
Pour faire face à ces enjeux imbriqués, le coaching peut constituer un levier puissant, aussi bien pour le développement des compétences managériales que pour la préservation du bien-être des dirigeants. En intégrant des savoir-faire de coaching aux programmes de formation, les entreprises peuvent améliorer la communication, renforcer la confiance et instaurer un sentiment de sécurité psychologique. Les managers qui adoptent cette approche sont plus enclins à impliquer et à soutenir leurs équipes, ce qui contribue à réduire les risques d’épuisement professionnel et de turnover.
Karen Smart, directrice du département organisations à l’AoEC, explique : « Intégrer les compétences de coaching à la formation managériale ne revient pas simplement à outiller les managers pour faire face aux difficultés. C’est aussi un moyen de créer un effet domino de confiance et d’engagement dans les équipes, permettant ainsi aux leaders de consolider leurs relations et d’obtenir des performances durables. »
De plus, le coaching aide les dirigeant·e·s à mieux gérer le changement. Il leur apporte des méthodes pour gérer l’incertitude, réussir leurs transitions professionnelles et guider leurs équipes à travers les différentes transformations. Comme le souligne l’étude de meQ, la résilience et la capacité d’adaptation sont essentielles pour faire face à la complexité du monde du travail actuel.
Des pistes pour l’avenir
Dans ce contexte, les organisations doivent repenser leurs stratégies de développement du leadership. Plusieurs pistes se dégagent :
- Intégrer le coaching aux programmes de formation : permettre aux managers d’acquérir des compétences relationnelles et d’écoute afin de mieux encadrer leurs équipes.
- Mettre l’accent sur la résilience et le bien-être : proposer des formations spécifiques à la gestion du stress, mettre en place des ateliers ou des ressources pour la santé mentale afin de soutenir les managers.
- Adopter une culture tournée vers le changement : encourager la flexibilité et l’apprentissage continu, de manière à préparer les équipes et les dirigeant·e·s aux incertitudes du marché.
Face à l’évolution rapide du monde du travail, il ne s’agit plus d’une simple option, mais bien d’une nécessité. Avec une approche adaptée, les organisations pourront combler le fossé en matière de compétences managériales, accompagner leurs managers et construire une dynamique durable fondée sur la résilience et la performance.